Mouvement des Gilets Jaunes : lettre ouverte au Président

Autres Publié le 4 décembre 2018

Monsieur le Président de la République,

Depuis plusieurs semaines, nombreux de nos concitoyens se mobilisent au sein du mouvement des « Gilets Jaunes ». Rassemblés dans un premier temps pour dénoncer l’augmentation des taxes sur le carburant, le champ de leur contestation prend aujourd’hui une dimension bien plus globale.

En effet, portée par cet élan de mobilisation, notre population nous fait part aujourd’hui de sa crainte envers l’avenir et de son désarroi face à l’action publique de votre gouvernement qui engendre de l’injustice sociale. Je comprends et je partage la crainte de ces femmes et hommes, jeunes ou retraités, sans emploi ou travailleurs pauvres, agriculteurs ou artisans… Ils s’inquiètent de la perte de leur pouvoir d’achat tout autant que de la disparition des services publics ou encore de la préservation de notre planète.

La contestation globale s’amplifie et vous ne pouvez plus l’ignorer.

En tant qu’élus locaux et plus particulièrement pour moi, Président de Carcassonne Agglo, en charge des politiques de solidarités, chaque jour au contact de nos concitoyens les plus fragiles, nous ne sommes que trop conscients des difficultés financières et sociales rencontrées par ces manifestants et nous soutenons leurs revendications.

Profondément attachés à la République, nous les accompagnons tout au long de leur vie et agissons pour améliorer les conditions de vie sur le territoire. Malheureusement, aujourd’hui nous nous sentons démunis face à leur désarroi qui dépasse nos responsabilités. Nous attendons de l’État qu’il comprenne leurs colères et propose rapidement ces solutions tant attendues.

Représentants locaux ou nationaux, nous ne pouvons plus rester sourds à cette expression. Chaque jour qui passe où nous ignorons leur mécontentement, augmente leur sentiment de mépris par ce gouvernement et creuse encore plus la distance entre les pouvoirs publics et ses citoyens.

L’Etat doit également assurer la sécurité des biens et des personnes. Nous ne pouvons plus tolérer que des individus en marge de ces manifestations principalement pacifistes agissent avec autant de violence. Dans tout le pays, nous voyons nos infrastructures publiques et des outils de travail partir en fumée. Aucune colère n’excuse ces débordements.

Ne laissons pas plus longtemps s’installer cet amalgame entre des citoyens, usant de leur droit à la manifestation, et des individus marginaux, profitant de la moindre occasion pour instaurer un sentiment de révolte et de destruction.

Monsieur le Président de la République, les élus locaux, premiers représentants de notre République, se sentent parfois abandonnés face à la détresse de leurs concitoyens. Aujourd’hui, nous faisons appel à vous, écoutez le mal-être du peuple et réfléchissons ensemble à des solutions sociales justes, adaptées et durables.

Régis Banquet,
Président de Carcassonne Agglo

 

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