En réaction à la question écrite du député Barthès sur le très haut débit dans l’Aude, j’ai souhaité, en tant que Président du Syaden rétablir avec le Département quelques vérités :
La question écrite au gouvernement est un exercice que le député de la première circonscription de l’Aude semble apprécier… mais de là à dire qu’il le maîtrise, il y a un pas difficile à franchir. Car si la question écrite peut permettre d’obtenir une réponse du ministre interpelé, encore faut-il bien connaître le sujet sur lequel on l’interpelle… Et on peut dire que le député Barthès en est loin !
Dernièrement, celui-ci a écrit au ministre de la transition numérique et des télécommunications pour l’interroger sur la couverture en très haut débit internet des communes rurales de sa circonscription, « indiquant que rien n’était fait ! »
C’est faire peu de cas de l’engagement du Syaden, sous l’impulsion du Département et avec le soutien des intercommunalités, de la Région, de l’Etat et de l’Europe pour le déploiement d’un réseau d’initiative publique. Celui-ci a démarré en 2014 pour sa première phase et est en cours de finalisation de sa seconde phase. A son terme, en 2025, l’ensemble des communes audoises seront toutes « fibrées », c’est à dire qu’elles disposeront de la technologie la plus fiable et la plus rapide en matière de connexion internet.
A ce jour, ce sont déjà entre 85 et 90 % des Audois qui ont la possibilité de souscrire un abonnement fibre auprès du fournisseur d’accès de leur choix. Dans les autres communes, avant l’arrivée de la fibre au cours des deux prochaines années au maximum, les habitants peuvent déjà obtenir internet à très haut débit par le biais de technologies alternatives telles que la 4G LTE.
Ce programme de plus de 240 M€ est porté en grande partie par le Syaden (65 M€) et le Département (36 M€). Au-delà de la construction d’infrastructures, il permet aussi de développer de nouveaux usages et de permettre à tous ceux qui en ont le souhait, le besoin ou la nécessité, d’accéder à internet dans les meilleures conditions. Grâce à ce réseau très haut débit, dès cette année, nous participons à la protection du territoire et de notre population à travers le programme Symphonie qui mobilise l’intelligence artificielle et les objets connectés pour la détection des départs de feu et le positionnement de caméras sur les ouvrages d’art pour les inondations.
On peut regretter que l’Etat n’ait pas porté intégralement la couverture à très haut débit de tous les territoires et qu’il n’ait pas imposé aux opérateurs privés d’aller là où son déploiement n’était pas rentable. Pour information, en milieu urbain, où c’est l’opérateur Orange qui crée le réseau, une prise coûte 300 €.
En milieu rural, qui relève de la seule initiative publique des collectivités, une prise coûte entre 7 000 et 10 000 € en raison du caractère diffus de l’habitat essentiellement. Au lieu de poser des questions en méconnaissance totale de la situation réelle de son département, le député ferait mieux de souligner l’effort constant des collectivités territoriales et établissements publics audois en la matière. Il aurait pu aussi interroger l’Etat sur sa position quant aux annonces d’Orange de mettre fin au réseau cuivre (réseau de télécommunication historique qui fermera progressivement entre 2023 et 2030) sans que cette entreprise ne précise les modalités et les solutions qu’elle va mettre en oeuvre pour les usagers qui n’ont pas pris d’abonnement à la fibre et qui pourraient donc se retrouver sans ligne téléphonique. Voilà un vrai sujet d’actualité sur lequel les collectivités se sont déjà mobilisées.
Hélène Sandragné, Présidente du Département de l’Aude,
Régis Banquet, Président du Syaden
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