Réforme des rythmes scolaires : vitesse et précipitation

Carcassonne Agglo Uncategorized Publié le 20 juillet 2017

Le nouveau Gouvernement d’Edouard Philippe, dans une course à l’échalote de l’annonce de réformes, a enjoint les communes de statuer sur les rythmes scolaires à l’école primaire pour en revenir à la semaine de quatre jours.

Sans rentrer sur le bien-fondé pédagogique ou pas d’un tel retour en arrière, force est de constater que, sous couvert d’une consultation à marche forcée des parents d’élèves, des enseignants ainsi que des élus municipaux, nous assistons à la mise en œuvre d’une décision venant du sommet de l’Etat sans réelle concertation.

Or, ce retour en arrière aura, bel et bien, des conséquences que devront assumer les collectivités locales et leurs élus sur nos territoires. Au-delà de considérations techniques ayant néanmoins une incidence financière et économique telles que la question de la réorganisation des transports scolaires (-20% d’activités sur ce poste pour certaines entreprises privées, donc des suppressions d’emplois potentielles…) liés à ces temps d’activités péri-scolaires, le passage à la semaine de quatre jours va impliquer des conséquences sociales lourdes sur le plan de l’emploi et du pouvoir d’achat.

Ainsi, au niveau de Carcassonne Agglo, près de 110 emplois sont impactés, que ce soit sur le plan du poste lui-même ou du temps de temps de travail annualisé, alors même que ces agents remplissaient une mission de service public dont l’utilité et l’efficacité pour l’épanouissement de nos enfants étaient saluées par tous !

Mais sans entrer sur ce débat de fond, on ne peut que déplorer que le temps de la réflexion nécessaire n’ait pas été accordé aux acteurs concernés alors même que la réforme initiale instaurant cette période d’activités péri-scolaires prévoyait une période d’adaptation pour chaque commune.

Encore une fois, les élus locaux sont quelque peu pris en otages d’une décision prise au sommet de l’Etat mais qu’eux seuls, au final, assumeront devant nos concitoyens ….

En effet, à l’heure où le Gouvernement appelle les collectivités locales à un plan d’économies à hauteur de plus de 13 milliards d’euros, on ne peut que s’étonner qu’une de ses premières décisions, sur les rythmes périscolaires, conduise – sans aucune concertation préalable- notre communauté d’agglomération et ses contribuables locaux à une dépense supplémentaire de 180 000 euros pour 2017-2018.

Réformer dans la vitesse et la précipitation n’est pas gage de sagesse, ni d’efficacité et encore moins d’économies !

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